Conseils pour les parents

Comment savoir si mon enfant ou adolescent est atteint de trouble de l’alimentation ?

Si vous remarquez ces signes ou si vous êtes préoccupé par la relation de votre enfant avec la nourriture, il est important de consulter un professionnel de la santé mentale spécialisé dans les troubles de l'alimentation. Ils pourront effectuer une évaluation complète et recommander le traitement approprié pour votre enfant.

Changements dans les habitudes alimentaires : Votre enfant peut présenter des restrictions alimentaires sévères, éviter certains groupes d'aliments ou sauter des repas régulièrement. Il peut également se plaindre constamment de se sentir gros ou avoir des préoccupations excessives concernant son poids ou son apparence.

Préoccupations excessives à l'égard de la nourriture : Votre enfant peut passer beaucoup de temps à parler de la nourriture, à planifier les repas ou à cuisiner pour les autres sans manger lui-même. Il peut également montrer un intérêt obsessionnel pour les calories, les graisses et les informations nutritionnelles.

Changements dans le poids ou l'apparence physique : Vous pouvez remarquer une perte de poids rapide ou une incapacité à maintenir un poids santé malgré des restrictions alimentaires évidentes. Votre enfant peut également porter des vêtements amples pour masquer son corps ou exprimer une insatisfaction constante à l'égard de son apparence.

Isolement social : « Pourquoi tu ne sors jamais d’ici ? Tu n’as pas d’amis ? ». Une personne souffrant de TCA se plonge dans un profond isolement social. Elle cherche à minimiser au maximum ses contacts avec le monde extérieur. Les troubles de l'alimentation peuvent entraîner un retrait social. Votre enfant peut éviter les repas en famille, les sorties avec des amis ou les activités sociales liées à la nourriture.

Changements émotionnels et comportementaux : Les troubles de l'alimentation sont souvent accompagnés de symptômes émotionnels tels que l'anxiété, la dépression, l'irritabilité ou l'isolement. Votre enfant peut devenir obsédé par l'exercice physique et afficher des comportements compulsifs autour de l'alimentation. Il peut également se rendre aux toilettes juste après les repas ou encore visiter des sites web pro-anorexiques ou sur les troubles du comportement alimentaire. Enfin, vous pourriez également constater qu’il manque beaucoup de nourriture. 

Prise de laxatifs ou de diurétiques : Votre enfant peut utiliser des méthodes compensatoires telles que la prise de laxatifs ou de diurétiques pour contrôler son poids ou éliminer les calories.

 

Comment aider mon enfant ou adolescent si celui-ci présente un trouble alimentaire ?

1. Parlez-en avec eux

Si votre enfant ou adolescent présente un trouble alimentaire, il est important d'aborder la situation de manière sensible et soutenante. Voici quelques conseils pour vous aider à parler avec eux et à leur fournir le soutien nécessaire :

Choisissez le bon moment et l'endroit approprié : Choisissez un moment où vous pouvez avoir une conversation calme et privée, sans interruptions. Assurez-vous que vous disposez de suffisamment de temps pour aborder le sujet sans vous sentir pressé.

Soyez ouvert et sans jugement : Exprimez votre inquiétude et votre soutien sans juger ni critiquer votre enfant. Faites preuve d'empathie et montrez-lui que vous êtes là pour l'aider à traverser cette épreuve.

Utilisez un langage non accusateur : Évitez les phrases accusatrices ou les critiques. Utilisez plutôt un langage centré sur vos propres observations et préoccupations, en exprimant votre inquiétude pour leur bien-être et leur santé.

Écoutez activement : Laissez votre enfant ou adolescent s'exprimer librement et écoutez attentivement ce qu'il a à dire. Montrez-lui que vous le comprenez et que vous prenez ses préoccupations au sérieux.

Évitez les sujets déclencheurs : Évitez de parler de poids, de régimes alimentaires ou d'apparence physique lors de la conversation. Focalisez plutôt sur les émotions, les pensées et les comportements liés à l'alimentation et à l'image corporelle.

Restez calme et rassurant : Votre enfant peut ressentir de la honte ou de la culpabilité à propos de son trouble alimentaire. Rassurez-le en lui faisant savoir que vous êtes là pour le soutenir et qu'il n'est pas seul dans cette situation.

Proposez de l'aide professionnelle : Encouragez votre enfant à consulter un professionnel de la santé mentale spécialisé dans les troubles de l'alimentation. Expliquez-lui que ces professionnels sont formés pour aider les personnes confrontées à ces problèmes et qu'ils peuvent lui fournir le soutien et les outils nécessaires pour guérir.

Impliquez-vous dans le processus de traitement : Offrez votre soutien en accompagnant votre enfant aux rendez-vous médicaux et thérapeutiques. Montrez-lui que vous êtes prêt à soutenir son rétablissement de manière proactive.

Évitez les comportements alimentaires néfastes : Évitez de participer à des régimes restrictifs ou à des comportements alimentaires désordonnés à la maison. Créez un environnement familial sain, équilibré et sans pression autour de la nourriture.

Soyez patient et persévérant : Le rétablissement des troubles alimentaires peut être un processus long et difficile. Soyez patient avec votre enfant, car il peut y avoir des hauts et des bas. Restez engagé dans le processus de guérison et encouragez-le à faire de même.

 
2. Quels conseils puis-je lui prodiguer durant les repas ?

Évitez les commentaires négatifs : « tu dois manger plus vite si tu veux guérir rapidement », Ce type de commentaire peut renforcer la pression et le sentiment de contrôle autour de la nourriture, ce qui peut aggraver les symptômes du trouble alimentaire. 

Créez un environnement détendu : Favorisez une atmosphère calme et détendue pendant les repas. Évitez les discussions stressantes ou tendues. Encouragez des conversations positives et engageantes qui n'ont pas pour sujet principal la nourriture

Respectez une structure horaire des repas et une routine familiale des repas  : petit déjeuner, repas de midi, gouter et repas du soir et une collation entre le petit déjeuner et le repas de midi s’il y a plus de 4 h. Soyez attentif à proposer des féculents. Tous les aliments sont bons (pyramide alimentaire) et les féculents représentent 50% du contenu de l’assiette. Tous les régimes alimentaires (excepté dans certaines affections médicales) conduisant à bannir des aliments favorisent le surcontrôle et souvent la perte de contrôle de l’alimentation à long terme. 

Encouragez les moments de convivialité : Les repas en famille peuvent être des moments de convivialité et de partage. Encouragez votre enfant à participer aux repas en famille et à profiter de l'aspect social de l'alimentation.

 
3. Comment puis-je accompagner mon enfant ? 

N'oubliez pas que chaque situation est unique, et il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec des professionnels de la santé pour obtenir des conseils et un soutien adapté à votre enfant.

Fournissez un soutien émotionnel : Écoutez ses préoccupations et ses émotions sans les juger. Offrez-lui un espace sûr pour exprimer ses sentiments. Encouragez-le à parler ouvertement de ses expériences et de ses défis liés à l'alimentation, et faites preuve de compréhension et de patience. Rassurez votre enfant qu'il n'est pas seul et que vous êtes là pour l'aider tout au long de son rétablissement.

Éduquez-vous sur les troubles de l'alimentation : Apprenez autant que possible sur les troubles de l'alimentation, leurs causes, leurs conséquences et les différentes approches de traitement. Une meilleure compréhension du trouble alimentaire de votre enfant vous aidera à adopter une approche plus empathique et à prendre des décisions éclairées concernant son accompagnement.

Encouragez un réseau de soutien : Connectez votre enfant (adolescent ou adulte) à des personnes (souvent adulte) qui ont surmonté la maladie et ont retrouvé un poids et un comportement alimentaires régulier et sans préoccupations. Soutenez également votre enfant dans ses interactions sociales saines. Chez l’enfant et l’adolescent, superviser l’accès aux réseaux sociaux.

Le problème en particulier avec les réseaux sociaux, mais aussi des relations avec d’autres jeunes présentant un trouble de l’alimentation, est qu'ils peuvent partager l’expérience, se sentir compris, soutenus, mais aussi recevoir des conseils inappropriés ou encore que la personne qui donne des conseils ne les applique pas pour elle-même.

 
4. Comment puis-je obtenir du soutien pour moi-même ? 

N'oubliez pas que votre propre bien-être est essentiel pour pouvoir soutenir au mieux votre enfant ou adolescent. Ne sous-estimez pas l'importance de demander de l'aide et de prendre soin de vous-même dans ce processus.

Recherchez des groupes de soutien locaux ou en ligne pour les parents et aidants afin de vous connecter avec d'autres personnes partageant des expériences similaires.

Consultez un thérapeute ou un conseiller spécialisé dans les troubles de l'alimentation pour vous aider à gérer le stress, améliorer la communication et trouver des moyens de prendre soin de vous.

Prenez du temps pour vous-même et pratiquez des activités qui favorisent votre bien-être, comme l'exercice physique, la méditation ou les loisirs créatifs.

Partagez vos préoccupations et émotions avec votre réseau de soutien, que ce soit votre partenaire, des membres de la famille ou des amis proches.

 

Ce qu’il ne faut surtout pas faire 

En évitant ces actions, vous pouvez contribuer à créer un environnement de soutien et de compréhension pour votre enfant ou adolescent, favorisant ainsi leur rétablissement

Ne critiquez pas leur apparence ou leur poids : « Mais, tu ne vois pas que tu es trop maigre ?! Ce n’est pas beau ». Évitez de faire des commentaires négatifs sur leur apparence physique ou de les critiquer pour leur poids. Cela peut aggraver leurs sentiments d'insécurité et de honte, et renforcer les comportements alimentaires problématiques.

Ne forcez pas la nourriture : « C’est tout ce que tu manges ? ». Évitez de forcer votre enfant à manger ou de lui imposer des quantités de nourriture. Cela peut augmenter leur anxiété et rendre les repas encore plus difficiles.

Ne minimisez pas leur expérience : « Tu n’es pas malade, tu fais juste un caprice ! ». Évitez de minimiser les troubles alimentaires en les considérant comme un simple caprice ou une phase passagère. Les troubles alimentaires sont des problèmes de santé mentale sérieux qui nécessitent un soutien professionnel.

Ne soyez pas critique ou punitif : « Mange normalement, comme tout le monde ». Evitez de critiquer ou de punir votre enfant pour ses comportements alimentaires ou son poids. Cela peut créer un environnement négatif et augmenter le stress.

Ne remplacez pas les professionnels de la santé qualifiés : Bien que votre soutien soit important, il est essentiel de travailler en collaboration avec des professionnels de la santé spécialisés dans les troubles de l'alimentation. Ne tentez pas de prendre en charge le traitement vous-même, mais cherchez plutôt l'expertise et les conseils d'experts.

Evitez des phrases impératives telles que… « Ce n’est pas si difficile de manger une petite tartine » ou encore sur leur habillement ou manière de s’habiller. 

Evitez d’aller au restaurant en pensant que l’ambiance y sera plus détendue, il vaut mieux privilégier une ambiance relaxante et détendue au domicile.